Les anticorps anti-ADN forment un sous-groupe d'anticorps anti-nucléaires décrits en 1957. Ils peuvent reconnaître deux formes d'ADN : l'ADN natif (DNAn) ou double brin (dsDNA) et l'ADN dénaturé (DNAd) ou simple brin (ssDNA).
Seuls les anticorps anti-ADN natifs sont fortement associés au lupus érythémateux systémique (LED) (60 à 85% des LED) et ont une réelle valeur diagnostique. Le LED est la pathologie la plus fréquente associée aux Ac anti-DNA natifs. Ces derniers font d'ailleurs partie des critères diagnostiques du lupus selon l'ACR (American College of Rheumatology).
La concentration sérique des anticorps anti-ADN natifs est corrélée à l'activité de la maladie (ils peuvent manquer quand la maladie est quiescente) et à la fréquence ainsi qu'à la sévérité de l'atteinte rénale : Ils ont un pouvoir néphritogène bien confirmé.
Les rechutes sont habituellement précédées d'une augmentation du titre des anticorps anti-DNA natifs parfois de plusieurs mois. La détection précoce d'une élévation des anticorps chez un patient lupique permet d'adapter son traitement et d'empêcher la rechute du LED ou d'en limiter la gravité. Il n'y a pas de consensus sur la fréquence avec laquelle ces dosages doivent être effectués. Pour certains, une périodicité de 4 à 6 semaines permettrait d'assurer une détection et une prévention efficace des récidives.
Une augmentation rapide du taux d'Ac anti-DNA natifs doit faire rechercher une atteinte viscérale en particulier rénale.