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Recommandations - Pédiatrie

Maladie à éviction scolaire et déclaration obligatoire

Auteurs :
    
Mise à jour le : 09/12/2012 19h30

Mots clefs : ÉVICTION SCOLAIRE, ÉVICTION SCOLAIRE ET MALADIE, MALADIE À DÉCLARATION OBLIGATOIRE

  •  Description 

 

voir le Guide de conduite à tenir en cas de maladie transmissible dans une collectivité d'enfants : source sante.gouv

Eviction scolaire pour les maladies virales ou parasitaires

Pour de nombreuses maladies infectieuses pédiatriques, l'éviction scolaire est recommandée à l'état aiguë de la maladie du fait de l'état clinique de l'enfant même si l'agent pathogène ne justifie pas en lui-même une éviction temporaire de la collectivité ; par exemple : otite, rhinopharyngite, angine non streptococcique (TDR), trachéite, laryngite, pneumonie, bronchiolite, bronchite, état grippaux, roséole, mononucléose infectieuse, méningite virale, conjonctivite.

Pour les infections à herpes simplex (herpes cutané péribuccal ou gingivostomatite), l'éviction n'est pas obligatoire et dépendra de l'état clinique de l'enfant mais on prendra soin de protéger les lésions (en cas d'herpès péribuccal) en particulier si contact avec sujets à risque. 

L'éviction de la collectivité pour la varicelle n'est pas réglementaire jusqu'à guérison clinique (avant même disparition totale des croûtes en l'absence de nouvelle poussée vésiculeuse), cependant elle n'est pas médicalement indispensable sauf en cas de surinfection. On prendra soin de bien prévenir les parents d'enfants immuno-déprimés, les femmes enceintes ou adultes non immuns.

La rougeole entraîne une éviction de la collectivité pendant toute la période de contagiosité, à savoir jusqu'à cinq jours après le début de l'éruption. Si le cas est confirmé biologiquement : la DDASS, en lien avec les médecins des services concernés s'informera de l'existence d'autres cas dans la collectivité et demandera que l'information des personnes ayant fréquenté les mêmes locaux soit effectuée ainsi qu'une mise à jour de leur vaccination. La rougeole est une maladie à déclaration obligatoire.

L'enfant infecté par le virus de l'hépatite B ne peut être l'objet d'une éviction de la collectivité. Il doit être informé (selon son âge) ainsi que ses parents du risque de transmission non nul lors des morsures ou de plaies. Une incitation à la vaccination contre l'hépatite B et un renforcement des mesures d'hygiène universelles au sein des collectivités doivent être entrepris.

L'infection par le VIH n'est pas un motif d'éviction scolaire mais on prendra soin d'informer le patient (selon l'âge) et sa famille sur les modes de contamination et les précautions d'usage.

L'infection par le virus de l'hépatite A entraîne une éviction de 10 jours après début de l'ictère. La recommandation de vaccination doit se faire parmi les sujets contacts et pour le personnel exposé (personnel des structures d'accueil). C'est une maladie à déclaration obligatoire.

La collectivité est fréquentable pour les enfants porteurs de molluscum contagiosum, d'érythème fessier, de mégalérythème épidémique (5ème maladie), de syndrome pied main bouche, de verrues plantaires (tout en encourageant le traitement).

Pour la rubéole, l'éviction n'est pas obligatoire mais on prendra soin d'appliquer les mesures de prévention qui sont la vaccination des enfants dès l'âge de un an ainsi que des adolescentes ou femmes non immunisées.

La pédiculose ne constitue pas un motif d'éviction scolaire mais il est nécessaire d'inciter au traitement des sujets infectés. Au niveau de la collectivité, les enfants devront être examinés et les parents avertis.

Dans les cadres des diarrhées, qu'elle soit non documentée ou virale, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë n'est pas souhaitable du fait de l'incapacité pour l'institution à maintenir une hygiène suffisante. 


Eviction scolaire pour les maladies bactériennes

Pour les gastro-entérites à salmonella ou campylobacter, l'éviction est recommandée également pour des raisons d'hygiène et non du fait du germe. 

Par contre, pour les gastro-entérites à shigelle ou Escherichia Coli entéropathogène, de même que dans les cas de typhoïde ou paratyphoide, le retour à la collectivité ne pourra se faire qu'après négativation de deux coprocultures à au moins 24 heures d'intervalle, 48 h après la fin du traitement.

En pratique, on demandera une copro-culture dans les cas suivants :

  • si diarrhées glairo-sanglante
  • si diarrhées banales dans une collectivité d'enfants atteints
  • si sujet symptomatique ayant eu un contact avec une personne chez qui le diagnostic bactériologique est revenu positif à un germe en cause.

Une éviction scolaire de 48 heures après le début du traitement est demandé pour les infections à streptocoque Beta hémolytique du groupe A : angine à TDR +, scarlatine.

L'impétigo justifiera d'une éviction scolaire de 72 heures après le début du traitement uniquement en cas de lésions étendues ne pouvant pas être protégées. Les mesures d'accompagnement que sont l'hygiène et désinfection des mains seront renforcées.

La coqueluche entraîne une éviction scolaire de cinq jours après le début de l'antibiothérapie par un macrolide (trois jours si traitement par azithromycine) ou en cas de contre indication, par un autre antibiotique efficace. En pratique, il est souhaitable d'exclure les cas tant que le diagnostic n'aura pas été infirmé ou confirmé ou en l'absence de traitement antibiotique. De même, les membres symptomatiques de la famille d'un cas confirmé devraient éviter l'accès à la collectivité tant qu'ils n'auront pas été traités par cinq jours d'antibiotiques. Une enquête sera menée à la recherche d'autres cas suspects. Une antibioprophylaxie et une mise à jour vaccinale sera proposées aux personnes à risque et non complètement vaccinées.

La tuberculose entraîne une éviction de la collectivité tant que le sujet est bacillifère (en sachant que l'enfant l'est rarement). Un certificat attestant de la négativité des expectorations est nécessaire. C'est une maladie à déclaration obligatoire auprès de la DDASS et des services de lutte contre la tuberculose (LAT), afin de leur permettre de procéder au dépistage parmi les membres de la famille et, en collaboration avec les médecins des collectivités, parmi les personnes de la collectivité (par intra dermo réaction (IDR) et radiographie pulmonaire).

Les méningites bactériennes à haemophilus influenzae, pneumocoque et méningocoque entraînent une éviction jusqu'à guérison clinique. Une antibioprophylaxie sera instaurée pour les sujets contacts dans le cas du méningocoque selon les recommandations officielles.

Classiquement, la diphtérie entraîne une éviction de la collectivité jusqu'à négativité de deux prélèvements à 24 heures d'intervalle au minimum réalisés après fin de l'antibiothérapie. Rappelons que la diphtérie fait partie des vaccinations obligatoires avant l'entrée en collectivité et est une maladie à déclaration obligatoire.

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