Le dépistage de la malnutrition et du risque nutritionnel chez l'enfant passe en priorité par une sensibilisation des médecins et une formation de l'ensemble du personnel soignant.
La mise à disposition de balances, de toises et de courbes de croissance et d'outils simples d'évaluation du risque nutritionnel est le préalable indispensable au dépistage de la malnutrition et à sa prévention.
L'évaluation de l'état nutritionnel a pour but de dépister les deux principales anomalies du statut nutritionnel de l'enfant :
- l'hypotrophie simple et la malnutrition proteino-énergétique sévère
- la surcharge pondérale et l'obésité
L'Indice de Masse Corporelle (IMC) :
- poids/taille 2 en kg/m2
- est facile et rapide à calculer, il doit faire partie de l'examen de routine du jeune enfant; c'est le plus utilisé dans les enquêtes de masse et les publications scientifiques.
D'autres indices et scores ont été développés, pour la pratique courante on retiendra :
Chez l'enfant avant 4 ans :
- le rapport périmètre brachial / périmètre crânien (PB/PC) :
PB/PC > 0.31 : normal,
PB/PC = 0.28 à 0.1 : dénutrition légère,
PB/PC = 0.25 à 0.28 : dénutrition moyenne,
PB/PC < 0.25 : dénutrition sévère
Chez l'enfant à tout âge :
- le rapport P/T (poids sur poids idéal pour la taille) et le rapport T/âge (taille sur taille idéale pour l'âge en se reportant aux courbes de croissance (courbes de Sempé-Pédron).
- En fonction des résultats, 3 situations peuvent être définies :
P/T < 90 % et T/âge > 95 % : dénutrition absente,
P/T 80-90 % et/ou T/âge = 85-94 % : dénutrition modérée
P/T < 80 % et/ou T/âge < 84 % : dénutrition sévère.
Lors de l'examen physique on évaluera le volume des masses musculaires et l'épaisseur du pannicule adipeux (mesure du pli cutané avec pinces graduées et comparaison à des tables en fonction de l'âge).
Des signes de carence nutritionnelle devront être recherchés : peau, cheveux, pâleur ...
L'évaluation des ingesta (prises alimentaires) est importante, la technique du relevé alimentaire sur une semaine est la meilleure, sinon par l'interrogatoire ou par l'examen des plateaux en fin de repas dans les unités de soins il est possible de quantifier l'appétit :
- bon appétit = finit tout ou presque : 0
- mauvais appétit = laisse entre 30 et 50 % : 1
- pas d'appétit = incapable de s'alimenter : 2.
Le contexte clinique retentit également sur l'état nutritionnel, il peut également être quantifié :
- pas d'affection sévère évolutive : 0,
- pathologie légère (infection modérée, petite chirurgie : 1,
- pathologie sévère (maladie chronique, infection, maladie inflammatoire du tube digestif, diarrhée profuse, chirurgie lourde) : 2.
A la combinaison de ces deux scores, plus le résultat est élevé plus le risque de malnutrition est élevé.