1. Conduite de l'examen
Avec cette adolescente qui se plaint, pour la première fois, de douleurs des règles, le médecin doit adopter une attitude accueillante, rassurante, empathique, disponible, pour établir une relation de confiance.
Il doit être à l'écoute dune éventuelle demande sous-jacente non exprimée (explication contraception, inconfort souffrance psychologique).
2. L'entretien médical fait préciser :
- la date des premières règles, la régularité des cycles l'ancienneté des troubles
- les caractères de la douleur : la date de survenue par rapport aux début des règles,
- le siège et les irradiations,
- le caractère spasmodique ou continu
- la durée, la fréquence
- les signes d'accompagnement : vomissements, lipothymies, asthénie
- le retentissement psychologique : troubles de l'humeur, état dépressif
- le retentissement sur la vie quotidienne : absentéisme scolaire, alitement.
- les consultations antérieures
- les traitements antérieurs et les échecs thérapeutiques éventuels;
- la réaction de l'entourage familial et de la mère,
- L'examen gynécologique se limite à une simple palpation de l'abdomen.
3. Evaluation de l'intensité et du retentissement des douleurs :
Une autoévaluation de la douleur peut être faite par l'interrogatoire de l'adolescente ou par le recours aux échelles d'autoévaluation de la douleur :
- échelles EVA ou EVS (Evaluation Verbale Simple)
- échelle QDSA (Questionnaire Douleur Saint Antoine) qui fait une évaluation qualitative et quantitative de l'aspect émotionnel et du vécu de la douleur.
Le retentissement de la dysménorrhée peut être classé en 3 degrés :
- degré 1 : dysménorrhée modérée ; pas d'absentéisme scolaire, aucun traitement antérieur ou traitement antalgique habituel type paracétamol ;
- degré 2 : dysménorrhée sévère ; échec des antispasmodiques et des anti-inflammatoires ; absentéisme scolaire plus ou moins régulier ;
- degré 3 : dysménorrhée très sévère ; échec de la contraception œstro-progestative associée ou non aux anti-inflammatoires et absentéisme scolaire.
Les données de l'examen guident le traitement et permettent d'éliminer les autres causes possibles de dysménorrhée.
4. Prise en charge de la douleur
- Expliquer le mécanisme de la dysménorrhée, afin de démystifier et dédramatiser la douleur
- Rassurer sur la bénignité et l'évolution, en règle, favorable au cours de la vie génitale.
- Le paracétamol est inefficace le plus souvent, car sans effet sur la libération des prostaglandines qui déclenchent la dysménorrhée