L'importance des facteurs émotionnels et cognitifs dans la perception de la douleur explique l'intérêt des méthodes alternatives qui contribuent à atténuer ces facteurs.
Les méthodes proposées sont utilisées seules ou, le plus souvent associées aux médicaments, principalement dans les douleurs prolongées ou récurrentes.
Les méthodes qui agissent sur la fonction cognitive de la douleur.
Elles sont quotidiennement utilisées :
- information de l'enfant
- soutien affectif, présence des parents
- distraction : détourner l'attention de l'enfant (jeux, musique, clowns, recours aux capacités imaginatives de l'enfant).
Les méthodes comportementales :
- Les exercices de déconditionnement permettent de diminuer les comportements induits ou maintenus par les réactions de l'entourage (si par des plaintes l'enfant obtient une meilleure écoute, ou l'administration de médicaments, ou «des bénéfices secondaires »
- A la maison, il ne montrera d'amélioration de sa douleur par le traitement).
- Ces méthodes comportementales permettent de renforcer les stratégies de «coping» c'est-à-dire les méthodes pour faire face.
Les méthodes physiques :
- L'exercice restaure la force musculaire, redonne confiance à l'enfant, réduit le stress et favorise la détente
- La kinésithérapie et les massages soulagent les douleurs musculaires et sont aussi un moyen d'être en relation avec l'enfant
- Parmi les moyens physiothérapiques :
- la thermothérapie a un effet très bénéfique sur les contractures et les douleurs musculaires
- la cryothérapie, très utilisée en traumatologie, est controversée pour les arthrites inflammatoires même s'il existe une diminution subjective de la douleur
Les méthodes psycho-corporelles :
- La relaxation agit sur la tension musculaire. L'enfant perçoit son corps de façon plus agréable ce qui favorise un désinvestissement du symptôme douloureux
- Le « biofeedback » permet au patient, grâce à des capteurs cutanés reliés à un ordinateur, de comprendre comment il peut contrôler ou modifier les variations d'un signal physiologique (tension musculaire, température corporelle, fréquence cardiaque). Cette technique favorise l'apprentissage de la relaxation
- L'hypnose associe un état de relaxation à une modification de l'état de conscience qui permet de faire abstraction de la réalité environnante
Ces différentes méthodes ont un double impact corporel et psychique ; elles modifient les seuils de perception de la douleur, mais elles sont liées à la qualité de la relation entre l'enfant et le thérapeute.
Les indications :
- Les douleurs des pathologies chroniques : les migraines, l'arthrite chronique juvénile, la drépanocytose, l'algodystrophie, les maladies malignes
- Les douleurs des soins douloureux répétitifs (chez les brûlés)
- Les douleurs sans support organique objectivé observé chez les adolescents
Une prise en charge psychothérapique peut-être proposée (en association avec d'autres thérapies), dès lors qu'il existe des symptômes dépressifs.
En pratique la décision et la mise en place de ces méthodes passe par l'intervention d'un centre antidouleur.