Les apports nutritionnels conseillés pour les enfants et adolescents diabétiques sont identiques à ceux destinés aux enfants du même âge non diabétiques.
Les objectifs :
- Assurer une croissance staturo-pondérale correcte et prévenir les complications dégénératives en favorisant des glycémies proches de la normale.
Pour éviter de trop éloigner l'enfant de son quotidien, un entretien préliminaire est nécessaire afin de connaître ses apports nutritionnels spontanés, son activité physique et/ou sportive, et les habitudes alimentaires familiales ainsi que son organisation coutumière.
Les repas sont variés et équilibrés ; les produits sucrés y sont limités sans être interdits. Cette alimentation convient donc à toute la famille. Ce n'est pas un régime.
Cependant chez l'enfant diabétique, alimentation (quantités de glucides) et insuline étant liées, il existe certains impératifs :
- Manger dès après injection d'insuline,
- Répartir les aliments glucidiques sur la journée,
- Consommer ces aliments en quantités constantes en préservant un rythme et des horaires de repas régulier d'1 jour à l'autre.
Les aliments qui font varier la glycémie chez l'enfant diabétique sont :
- les produits sucrés (saccharose)
- les féculents ou céréales (amidons)
- les fruits, un peu moins les légumes (fructose)
- le lait nature, chez les petits enfants (lactose)
A noter :
- La présence de fibres, dans les légumes, les fruits et certaines légumineuses en ralentissant la digestion, aide à temporiser la glycémie.
- Si des produits sucrés sont consommés, ils doivent se soustraire à la quantité totale des glucides du repas.
Afin d'éviter une monotonie des repas, synonyme à la longue de lassitude et de non compliance au traitement, il est essentiel d'acquérir une bonne connaissance des aliments et de leurs équivalences.
Rappel sur les féculents - céréales :
- Pour accompagner les repas : le pain, les pains plus riches en fibres, les biscottes ...
- En duo avec la viande, le poisson ou les œufs :
Pommes de terre | Pâtes | Riz | Blé | Maïs | Semoule | Légumes secs |
Egalement : Quinoa, Boulgour, mélanges céréales..... |
Attention : Les céréales petit-déjeuner sont très souvent sucrées et se comparent à des gâteaux secs.
Voir tableau : Les équivalences pour 20g de glucides (1) :
Des repas peu différents de ceux de toute la famille :
- Le petit déjeuner, pour commencer la journée après 10h de jeun, comprend :
1 produit laitier
1 féculent ;
il est possible d'ajouter 1 fruit - Déjeuner et dîner contiennent des féculents en quantité peu variable d'un jour à l'autre. Ils accompagnent un plat protidique, suivi d'un produit laitier et d'un fruit. Si l'enfant a faim la quantité de crudités et de légumes sera majorée.
- Selon le schéma d'insulinothérapie le Goûter peut être :
Absent
Léger: comme lait, yaourt nature, fromage, 1 fruit
Conséquent: c'est-à-dire contenant une quantité notable de glucides comme féculents, céréales, produits sucrés... il y a alors injection d'insuline
Des collations parfois nécessaires :
- La collation du matin pour éviter une hypoglycémie de fin de matinée. Elle se traduit par 1 biscuit sec ou 1 madeleine ou 1 compote ou 1 fruit, ou bien par 1 biscuit et 1 fruit soit 2 apports glucidiques.
- La collation du coucher se justifie si la glycémie est < 1,2g/l, 3h après l'injection du soir ou bien si l'enfant a eu une dépense physique importante l'après midi.
- Les possibilités : 1 verre de lait ou 1 compote ou 1 biscuit ou bien 20g pain avec fromage.
[Voir Exemples de répartition]
Le goûter de 16h est fonction du schéma d'insulinothérapie.
Les édulcorants, on distingue :
- les édulcorants dits « intenses », ils n'apportent pas de calories à aspartame, acésulfame K, sucralose, saccharinate de Na
- les édulcorants dits « de masse » à Fructose, Polyols
Ces substances remplacent le sucre ; elles évitent ou limitent l'hyperglycémie. Il est souhaitable que leur consommation reste ponctuelle, il n'est pas utile de favoriser l'attirance des enfants pour le goût sucré.
Comme dans toute alimentation équilibrée, on veillera aux excès en lipides :
- Des modes de cuisson trop gras (fritures, cuisson poêle, adjonction crème fraîche ...) ou le choix trop fréquent d'aliments riches en graisses (charcuteries, mayonnaise, chips, gâteaux apéritif..) peuvent rapidement déséquilibrer l'harmonie « poids-taille » de l'enfant ou favoriser une dyslipémie (cholestérol).
L'enfant a faim, plusieurs origines possibles :
- le diabète est déséquilibré, il existe de nombreuses hyperglycémies
- l'enfant grandit,
- son activité physique et/ou sportive s'est intensifiée,
Quelqu'en soit la raison, il convient de réajuster insuline et alimentation, en adaptant le volume des repas aux besoins nutritionnels. La courbe poids/ taille servira de marqueur de référence.
Le grignotage :
- Ce sont des prises alimentaires en dehors des repas ou des collations prévues, elles entrainent des glycémies perturbées, un déséquilibre global du diabète et/ou une prise de poids inutile.
- Ces grignotages s'expliquent souvent par l'application d'une alimentation trop stricte et/ou rigoureuse, d'un quotidien en soins difficile à vivre ; un soutien psychologique doit alors être envisagé.
Le sport :
- Fait varier la glycémie pendant, mais surtout dans les heures qui suivent l'activité.
- Si l'activité est anticipée, pour éviter l'hypoglycémie 3 précautions : diminuer les doses d'insuline, adapter l'alimentation et contrôler les glycémies avant et après le sport.
- Pour un exercice d'environ 30-60' avec une glycémie < à 1,20g/l avant exercice, prévoir un goûter de 10 à 20g de glucides.