Enurésie = miction incontrôlée, mais normale et totale dans son déroulement survenant pendant le sommeil chez un enfant de plus de 5 ans.
En France, sont concernés 400 000 à 700 000 enfants (9 à 20% à 5 ans, 8% à 7ans, 3 à 4% à 10 ans, 1 à 2% à 15 ans) avec un taux de guérison spontané par an estimé à 15%.
On distingue :
- L'énurésie nocturne primaire isolée (EnPI) = Enurésie monosymptomatique
- L'énurésie non monosymptomatique avec troubles mictionnels diurnes et/ou nocturnes.
L'énurésie est :
- primaire (pas d'arrêt > 6 mois)
- secondaire (reprise après arrêt > 6 mois)
1. Enurésie nocturne primaire isolée ou monosymptomatique
- fuites d'urine exclusivement nocturnes.
- sans trouble mictionnel diurne
- avec ou sans polyurie nocturne.
Facteurs étiopathogéniques possibles, isolés ou associés :
- Facteur hormonal : insuffisance de sécrétion nocturne d'ADH
- Facteur familial : 44% en cas d'antécédent monoparental, 77% si antécédent biparental.
- Facteur sommeil: modification du seuil d'éveil
- Facteurs psychologiques : parfois causes de l'énurésie (stress, conflits familiaux, enfant immature) mais plus souvent conséquences (perte de l'estime de soi)
- Maltraitance, sévices sexuels (énurésie souvent secondaire)
A retenir :
- 3 composantes essentielles isolées ou associées
* Excès de production d'urine pendant le sommeil
* Volume vésical inadapté
* Seuil de réveil nocturne élevé - L'EnPI n'est pas d'origine psychologique mais la plupart des énurésies secondaires ont une cause psychologique.
Associations à rechercher :
- TDAH (troubles de l'attention avec hyperactivité)
- Obstruction des voies aériennes supérieures avec apnées obstructives.
2. Enurésie non monosymptomatique avec troubles mictionnels diurnes et/ou nocturnes
On distingue :
L'instabilité vésicale : vessie mal inhibée, de type infantile automatique, de faible capacité, responsable de besoins fréquents avec
- pollakiurie (>8 fois/jour) pour des volumes nettement inférieurs à la capacité vésicale
- impériosité mictionnelle non contenue et fuites diurnes.
- manœuvres de retenue (jambes croisées, accroupissement avec compression du périnée par le talon, pincement de la verge, dandinement).
- jet souvent « explosif »
La dyssynergie vésicosphinctérienne avec vessie rétentionniste: beaucoup moins fréquente, c'est la forme évoluée de vessie instable avec hypertonie du sphincter strié externe secondaire aux efforts de rétention, capacité vésicale augmentée, mictions espacées et résidu post-mictionnel avec :
- mictions rares (< 3/jour)
- effort de poussée à la miction et retard au démarrage de la miction.
- jet faible et saccadé
- sensation de vidange vésicale incomplète et gouttes résiduelles.
Complications des troubles mictionnels
- infections urinaires (cystites et pyélonéphrites)
- reflux vésico-urétéral secondaire (20 à 30% si instabilité, 50% si dyssynergie)
- uropathie obstructive fonctionnelle avec fuites, infections et exceptionnellement retentissement sur la fonction rénale.
Associations cliniques : très souvent constipation, plus rarement encoprésie