Sous ce terme on regroupe les situations où, chez un garçon, il apparaît un développement des seins de façon uni ou bilatérale. Chez l'enfant, certaines périodes de la vie voient plus fréquemment ce type de pathologie : dans la période néonatale et en période pubertaire.
L'importance de la gynécomastie est variable allant d'une légère intumescence, cotée S2 selon Tanner, au développement d'un sein S4, S5.
La palpation retrouve en rétro mamelonnaire une masse ferme, arrondie, mobile, légèrement sensible. Parfois déjà le tissu fibro-élastique est présent donnant plus de volume au sein. Aucune adénopathie n'est notée en axillaire. Il n'est pas rare qu'il existe une asymétrie des 2 seins.
Le diagnostic différentiel se fait avec l'adipomastie chez un enfant obèse, et parfois il est nécessaire d'avoir recours à l'échographie pour les différencier.
L'enquête recherche systématiquement la notion d'une gynécomastie familiale et la prise de certains médicaments, en fait rarement en cause chez l'enfant, comme les neuroleptiques, les digitaliques, le Tagamet, les spironolactones.
L'âge de survenue est essentiel.
En période néonatale :
- la survenue d'une gynécomastie est extrêmement fréquente en relation avec l'imprégnation oestrogénique maternelle, elle régresse en moins d'un mois.
- Elle est parfois associée à une émission lactée (‘'lait de sorcières'' des anciens ...).
- Elle ne nécessite aucune exploration.
A l'adolescence :
- Vers 13-14 ans, plus de 50% des adolescents ont une petite intumescence mammaire, mais relativement peu auront une gynécomastie nécessitant une prise en charge médicale.
- Cette situation est en lien avec une augmentation de la production des estrogènes à cette période et à un déséquilibre du rapport androgène / estrogène.
- Dans 90 % des cas la gynécomastie régresse spontanément en 2 à 3 ans.
En période pré-pubertaire :
- La survenue d'une gynécomastie doit amener à consulter l'endocrino-pédiatre.
- L'apparition d'une gynécomastie, situation le plus souvent bénigne, amène de façon systématique à se poser la question de son étiologie, même si la situation paraît banale, car certaines causes rares et potentiellement graves peuvent être impliquées. Un bilan hormonal de base doit donc être réalisé qui pourra orienter le diagnostic.
- L'examen clinique porte tout particulièrement sur l'aspect des testicules en précisant leur taille, une éventuelle asymétrie, il recherche également l'existence d'anomalie des OGE comme un hypospadias ou une cryptorchidie.