Les causes possibles de fièvre au retour d'un voyage tropical sont diverses. L'évaluation initiale doit être centrée sur les pathologies potentiellement létales ou hautement contagieuses. Ainsi, devant toute fièvre au retour d'un voyage en zone tropicale, l'urgence diagnostique est l'accès palustre à Plasmodium falciparum
Il convient par ailleurs de ne pas se focaliser uniquement sur le séjour tropical et de garder à l'esprit qu'il peut s'agir d'une infection cosmopolite mais néanmoins urgente (infection urinaire, respiratoire, méningée ...). En effet, dans plus de la moitié des cas, la fièvre au retour n'est pas liée à une pathologie d'importation.
La prise en charge d'un cas de fièvre chez le voyageur débute par un interrogatoire détaillé à la recherche des éléments clés que sont :
- Les pays et les régions visitées. Cette notion est déterminante et discriminante pour les diagnostics les plus fréquents
- Le type de voyage : conditions d'hébergement, hygiène alimentaire et hydrique
- La durée du voyage et la date du retour en France
- Le contexte épidémiologique local (les épidémies en cours selon les pays sont signalées sur le site de l'OMS : www.who.int/fr)
- Le type d'activité pratiquée : baignade en eau douce (bilharziose, leptospirose)...
- les contacts avec des animaux (rage, brucellose..), les piqûres d'arthropodes (tiques, puces, moustiques...)
- Les mesures de prévention observées : vaccinations, protection antivectorielle, chimioprophylaxie antipaludique (ce qui n'empêche pas d'évoquer le diagnostic de paludisme même chez un sujet alléguant avoir suivi régulièrement une prophylaxie)
- L'existence de cas similaires chez les personnes ayant participé au voyage.
Concernant la fièvre en elle même :
- La date du début de la fièvre par rapport à la date de retour. Cette information confrontée aux durées d'incubation (tableau 2) des différentes pathologies permet de focaliser les demandes d'examens sur les étiologies les plus pertinentes.
- Les signes cliniques associés : troubles digestifs, hépatosplénomégalie, adénopathies, signes cutanés et neurologiques