L'encoprésie se définit comme une défécation dans la culotte d'un enfant ayant dépassé l'âge habituel d'acquisition de la propreté (3 ans) en dehors de toute maladie somatique (atteinte neurologique, musculaire ou sphinctérienne).
L'encoprésie est en règle la conséquence d'une rétention active des selles par l'enfant, dans un contexte associant souvent une constipation. Sa prévalence se situe entre 1.5 et 3% selon les études. L'encoprésie est 10 fois moins fréquente que l'énurésie qui lui est associée dans 25 % des cas. Elle est nettement plus fréquente chez les garçons (3 garçons pour 1 fille).
L'encoprésie est dite primaire :
- si la propreté n'a jamais été acquise.
- Souvent concomitante de l'acquisition de la propreté elle témoigne d'une inadaptation aux exigences éducatives de cette étape du développement social soit par maladresse éducative soit par fixation de l'enfant au stade antérieur de maturation psychique.
- Parfois, il peut s'agir d'un plus grave trouble de la construction de la personnalité.
L'encoprésie secondaire :
- est plus fréquente : elle apparaît habituellement vers 7-8 ans, après une période de propreté parfois émaillée de quelques accidents.
Dans les deux cas elle est le plus souvent diurne (ou chez le petit enfant nocturne mais alors moins «visible» quand il a des couches la nuit et pourtant tout autant anormale puisque active en ce sens que l'enfant attend la couche pour exonérer).
L'intensité de l'émission de selles est variable : parfois simples fuites, parfois selles évacuées en totalité dans la culotte.
Le rythme est tout aussi variable : parfois quotidien, mais plus souvent l'encoprésie est intermittente, nettement scandée par les épisodes émotionnels de la vie de l'enfant (séparations, entrée à l'école, difficultés relationnelles etc.).
L'enfant apparaît parfois indifférent à son symptôme et seule l'odeur qui incommode l'entourage en révèle l'existence. Plus souvent, il développe des conduites de dissimulation et cache ses slips salis avec honte. Certains enfants s'isolent pour déféquer, voire développent de véritables rituels visant à les garantir contre une angoisse de séparation intense. Les problématiques d'agressivité non résolue vis-à-vis des parents sont aussi fréquentes.
Il est parfois difficile de faire la part des choses : soit la rétention active (conflit intra-psychique) entraîne une constipation puis une exonération douloureuse et donc une rétention et une encoprésie par « débordement », soit la constipation est à l'origine du cercle vicieux, reste à savoir alors si la constipation est organique et ponctuelle (diététique, contexte sanitaire scolaire) ou à intégrer à un malaise psychique ponctuel ou plus structurel.
L'encoprésie est un symptôme et peut correspondre à des personnalités sous-jacentes diverses :
- elle peut s'observer dans les psychoses de l'enfance, où elle n'est qu'un élément d'un tableau psychiatrique plus complexe ;
- elle s'observe également chez des enfants passifs et immatures, vivant dans un milieu familial très carencé. L'énurésie est alors très souvent associée.
Dans les deux cas ci-dessus, l'encoprésie est le plus souvent primaire.
L'encoprésie secondaire correspond généralement à une organisation névrotique de la personnalité (plutôt obsessionnelle, opposante ou anxio-dépressive, passive). Elle peut alors s'associer ou évoluer vers d'autres symptômes névrotiques à tonalité d'opposition, inhibition scolaire notamment.