La double « fausse idée » que, d'une part, le prématuré est plus fragile vis-à-vis des éventuelles complications vaccinales et que, d'autre part, il est moins apte à développer une immunité vaccinale, a été maintenant totalement infirmée, à quelques détails prés. (22)
La capacité immunitaire à acquérir une immunité solide et durable comparable à celle de l'enfant à terme est démontrée pour la plupart des vaccins. Son acquisition dépend de la durée d'exposition post natale, donc de l'âge chronologique et non de l'âge gestationnel.
Il existe des différences minimes en particulier pour :
- Le BCG avant 33 semaines
- Le vaccin hépatite B chez l'enfant de moins de 1500-2000g (2).
- Les vaccins courants : la réponse immunitaire (diphtérique, tétanique, coquelucheux, Hib, poliomyélitique injectable) mesurée après la première dose administrée à l'âge de 2 mois est un peu plus faible chez le prématuré que chez le nourrisson à terme.
- Des différences ont été montrées par ailleurs pour le sérotype 3 de la polio après vaccination OPV ou IPV.
Mais la réponse optimale est atteinte dès la troisième dose, et normale après rappel quand celui-ci est indiqué (4).
Retenons simplement que, chez les prématurés de moins de 31 semaines « ayant un parcours postnatal compliqué », l'immunogénicité finale peut cependant être plus faible, en particulier pour Hib et polio 3 sans que cela ait une conséquence pratique. (2)
Enfin la tolérance vaccinale est excellente des l'âge gestationnel de 32 semaines. (22). Les données chez le prématuré ne diffèrent pas de celles connues pour l'enfant né à terme (2). La seule précaution d'emploi concerne le risque d'apnées et la vaccination coqueluche, encore ce risque est il maintenant contesté. (19)
Ces différences ne doivent donc pas entraîner une modification du calendrier vaccinal chez le prématuré.
La vaccination de routine du prématuré et de l'enfant de faible poids de naissance doit donc être commencée au même âge chronologique que pour les enfants à terme. Elle est non seulement indiquée mais est particulièrement indispensable étant donné la fragilité particulière de cette population.
D'autre part la vaccination de l'entourage professionnel et familial de ces enfants fragiles doit être strictement appliquée (« cocooning »).