Manifestations cutanées d'une infection virale à Papilloma virus Humain (HPV).
L'HPV est un virus à ADN très résistant, ayant un tropisme exclusif pour l'épithélium cutané ou muqueux. La biologie moléculaire a permis d'individualiser plus de 120 génotypes, dont certains sont impliqués dans des lésions génitales (condylomes), et certains cancers notamment du col de l'utérus. Les sérotypes impliqués dans les verrues sont différents de ceux impliqués dans les cancers du col ; les vaccins cervarix* ou gardasil* n'ont donc aucun effet préventif sur l'apparition des verrues.
Cette fiche concerne les verrues cutanées, vulgaires ou planes, à l'exclusion des atteintes muqueuses, dont les condylomes, qui seront traitées dans une autre fiche.
Grande fréquence et bénignes, récidivantes.
Peu de problème diagnostic.
Transmission par petites érosions ou microtraumatismes soit à partir d'un autre individu, soit par auto-inoculation. La durée d'incubation est longue en moyenne de quelques mois, parfois plusieurs années.
Fréquentation des piscines régulièrement incriminée, notamment pour les verrues plantaires, mais non prouvée. Des antécédents atopiques constituent un facteur de risque élevé pour l'acquisition de verrues (1).
Evolution naturelle des verrues se fait souvent vers la disparition spontanée : en effet, un peu plus de 60 pour cent d'entre elles guérissent spontanément en 2 ans chez l'adulte (2) .
Guérison souvent précédée d'une inflammation avec érythème, œdème et majoration de l'inconfort.
Sur le plan clinique, les verrues typiques sont des tumeurs bourgeonnantes, à surface irrégulière et kératosique ; elles sont d'épaisseur variable.
Surtout localisées aux mains (doigts) et aux pieds (orteils, plantes), parfois ailleurs (genoux et coudes) ;
Habituellement isolées, elles peuvent, dans la localisation plantaire, se regrouper en plaques ; elles sont alors plus superficielles formant des verrues en mosaïque.
Les verrues peuvent également être planes. Elles ressemblent alors à de petites pastilles de couleur jaune ou chamois, posées sur la peau. Elles siègent le plus souvent sur la face et sur le dos des mains, c'est-à-dire sur une peau fine. Elles sont parfois isolées ou peuvent se regrouper en plaques.
Sur la face, elles sont volontiers situées dans la région péribuccale. Il s'agit parfois d'une contamination familiale (mère-enfant).