La tomodensitométrie permet une très bonne analyse des structures osseuses fines qui constituent l'oreille et le massif facial.
C'est l'examen de choix dans l'exploration des surdités de transmission liées à l'atteinte de l'oreille externe et/ou moyenne, et dans la détection de certaines anomalies de l'oreille interne : celles du labyrinthe osseux, à l'origine d'une surdité de perception.
Parmi les étiologies des surdités de transmission, les causes infectieuses et inflammatoires dominent chez l'enfant. Le diagnostic est d'abord clinique (otoscopie) :
- Si l'examen du tympan est anormal, un scanner est indiqué, lorsque l'on suspecte une complication infectieuse aigue : mastoïdite extériorisée, ou une complication de l'otite chronique : cholestéatome. Il est également utile à la caractérisation et au bilan d'extension d'une masse rétrotympanique.
- Par contre, les surdités de transmission à tympan normal doivent d'abord faire rechercher : une malformation de l'oreille moyenne (aplasie mineure : malformation des osselets, malposition du canal facial, etc..), des séquelles post-traumatiques ou des séquelles d'otite à tympan fermé. L'otospongiose est beaucoup plus rare que chez l'adulte.
- Dans de rares cas, une malformation de l'oreille interne peut se manifester par une surdité de transmission.
Dans les surdités de perception,
- l'IRM permet de manière concomitante, l'étude de l'oreille interne, du nerf cochléaire et du parenchyme cérébral ; cependant, le scanner garde des indications chez l'enfant, du fait de sa facilité de réalisation (de moins en moins de sédations du fait des appareils de dernière génération, très rapides) et de la rareté des pathologies tumorales.
- Il permet dans cette indication, la détection des malformations du labyrinthe osseux, des séquelles post-traumatiques et des labyrinthites ossifiées, mais ignore les anomalies du labyrinthe membraneux, celles du nerf cochléaire, de la fosse postérieure et du parenchyme sus tentoriel.
Cas particuliers :
Aplasie majeure :
- elle associe une malformation du pavillon de l'oreille et une absence de conduit auditif externe, décelé lors de l'examen néonatal.
- En dehors de l'association à une paralysie faciale périphérique, le scanner n'est pas indiqué dans la période néonatale, il aura un intérêt, vers l'âge de 5-6ans, dans le cadre du bilan d'opérabilité.
Paralysies faciales périphériques (PFP):
- le scanner permet l'étude du méat auditif interne et du trajet intrapétreux du nerf facial : canal facial. Il est indiqué dans l'exploration des paralysies faciales néonatales en l'absence de régression à 2 mois (pour éliminer une fracture obstétricale, justifiant une exploration chirurgicale).
- Chez le nourrisson et le grand enfant, le choix de l'examen (TDM ou IRM) et son délai de réalisation est guidé par l'histoire clinique et l'otoscopie. Le scanner permet l'exploration des PFP à tympan anormal (suspicion de mastoïdite, cholestéatome, tumeur de l'oreille moyenne...) et des PFP post-traumatiques.
Pathologie syndromique :
- la TDM permet la détection de malformations de la base du crâne et de l'oreille, parfois caractéristiques, pouvant guider la prise en charge.
Bilan de pose d'implant cochléaire :
- la TDM est couplée à l'IRM pour la recherche d'anomalies de l'oreille interne (ossification...) et de l'oreille moyenne (malposition du facial, des vaisseaux...) pouvant être à l'origine de difficultés chirurgicales.