L'IRM du genou est un examen de seconde intention après, dans la majorité des cas, un bilan radiographique simple et éventuellement une échographie. Elle a pour intérêt une approche optimale des composants ostéo-cartilagineux et des tissus mous adjacents.
L'indication principale est le genou douloureux, aigu ou chronique. Cependant, certaines situations courantes comme la suspicion d' apophysose de croissance touchant la tubérosité tibiale antérieure (maladie d'Osgood-Schlatter) ou la pointe de la patella (maladie de Sinding-Larsen) ou encore comme un traumatisme simple ne requièrent qu'une exploration radiographique standard avec ou non échographie.
Les indications de l'IRM du genou de l'enfant et l'adolescent sont variées.
Pathologie traumatique du genou :
- L'IRM est très utile devant la persistance d'une symptomatologie douloureuse post-traumatique à la recherche d'une lésion ménisco-ligamentaire ou d'une fracture méconnue (Figure 1). De plus, la réalisation d'une arthroscopie dans les suites d'un traumatisme ne se conçoit pas sans IRM préalable.
- A distance d'un traumatisme, devant un raccourcissement ou une angulation, l'IRM est l'examen de choix pour évaluer un pont d'épiphysiodèse, stigmate d'une lésion focale du cartilage de croissance.
Douleurs du compartiment antérieur :
- Si les apophysoses de l'appareil extenseur ne sont pas des indications d'IRM, l'IRM peut être indiquée pour objectiver une chondropathie rotulienne par micro-traumatismes dans les conflits fémoro-patellaires.
Ostéochondrite du genou :
- Les clichés simples suffisent au diagnostic de l'ostéochondrite du genou qui est une atteinte ischémique chondro-sous-chondrale touchant le plus souvent le compartiment axial du condyle fémoral médial. La TDM et l'arthro-scanner ne doivent pas avoir de place tant que le cartilage de croissance est actif.
- L'IRM avec injection de chélate de gadolinium est utile pour apprécier la vitalité du fragment lésionnel, le caractère continu ou non du cartilage articulaire et l'état de l'os spongieux sous-jacent. Ses résultats permettent de guider la thérapeutique.
Pathologie tumorale :
- Le genou est un siège de prédilection de la plupart des tumeurs osseuses malignes ou bénignes de l'enfant et de l'adolescent (ostéosarcome, sarcome d'Ewing, chondroblastome, kyste anévrysmal). L'IRM est l'examen de choix immédiatement après les clichés simples, toujours avant une éventuelle biopsie, afin de renseigner sur l'extension dans l'os adjacent et les tissus mous, les caractéristiques morphologiques de la lésion elle-même en sachant que le diagnostic de nature précis peut reposer le plus souvent sur la biopsie. Il faut souligner que l'IRM est inutile lorsque l'aspect radiologique est caractéristique d'une lésion non agressive (fibrome non ossifiant, desmoide cortical, ostéochondrome).
- Les tissus mous adjacents peuvent être aussi le siège d'une pathologie tumorale ou pseudo-tumorale (synovialosarcome, rhabdomyosarcome, hémangiome de la synoviale) dont le bilan d'imagerie comprend une IRM.
Pathologie infectieuse :
- Toute suspicion d'ostéomyélite du fémur distal ou du tibia proximal ou d'ostéoarthrite du genou requiert la réalisation dans les meilleurs délais d'une IRM afin d'évaluer l'extension du processus dans l'os lui-même et dans les tissus adjacents.
Pathologie inflammatoire :
- Le genou est une localisation très fréquente de la plupart des formes d'arthrite juvénile idiopathique. L'atteinte synoviale et le retentissement osseux sont mieux évalués par IRM que par échographie (Figure 2). Dans certains cas, le diagnostic différentiel peut se poser avec une ostéochondromatose ou une synovite villo-nodulaire pigmentée.
- L'IRM est également utile dans le bilan des arthropathies hémophiliques pour apprécier le degré d'hypertrophie synoviale réactionnelle et les lésions ostéocartilagineuses.
Pathologie malformative :
- La pathologie malformative la plus fréquente est le ménisque discoïde qui touche le ménisque latéral, est bilatéral dans 30% des cas et se manifeste par des blocages répétés ; en IRM, son diagnostic est très aisé devant un ménisque latéral anormalement large, parfois désinséré.