• Le latex utilisé industriellement provient essentiellement d'Hevea brasiliensis, de la famille des Euphorbiacées, cultivé surtout en Asie du sud-est (91 % de la production).
• La prévalence est en constante augmentation et selon les études serait de 1 à 6,4 % (cohorte de malades ou donneurs de sang sensibilisés)
• La prévalence est mieux connue dans les groupes à risque: bien sûr personnel de santé et ouvriers de l'industrie du latex (risque inscrit au tableau des maladies professionnelles, n°95).
• Chez l'enfant, le risque majeur de sensibilisation concerne les atopiques et les multiopérés (spina bifida, syndrome de VATER (acronyme pour un syndrome polymalformatif atteignant: vertèbres, anus, trachée, oesophage, reins), malformations des voies urinaires, en fait toute chirurgie itérative nécessitant des contacts fréquents avec du matériel en latex comme drains, sondes, tubulures et raccords de perfusions...).
• Les réactions croisées sont fréquentes avec de nombreux fruits dénommés «fruits du groupe latex».

Aspects cliniques

Les réactions d'hypersensibilité immédiate sont nombreuses :

• Prurit et urticaire de contact immédiats, lors de port de gants en latex ou en gonflant un ballon de baudruche par exemple.
• Rhinite, conjonctivite, asthme peuvent compléter ces signes; le latex est aussi un aeroallergène du fait de sa structure lamellaire et de sa présence dans les particules d'amidon de maïs qui poudrent les gants.
• Choc anaphylactique principalement lors du contact per opératoire avec, chronologiquement: urticaire dès l'induction de l'anesthésie, collapsus sévère et parfois mortel. Les accidents ont lieu lors des sondages, d'utilisation de ballonnets gonflables digestifs ou de cathéters.

• Eczéma de contact, caractéristique, du dos des mains chez les professionnels et les ménagères et s'étendant aux avant-bras.
• Il est lié à des additifs rajoutés au latex par les industriels (Thiuram mix surtout) ou a la présence d'oxyde d'éthylène (stérilisation), de lycopode (nettoyage de la gomme), de contaminants bactériens

• La première décrite le fut avec la banane.
• Depuis de nombreux fruits, sans relation taxonomique avec le latex, ont été impliqués dans ces réactions croisées.
• Près de 86 % des allergiques aux fruits seraient sensibilisés au latex (IgE spécifiques et/ou prick-tests positifs) versus 4 % chez les témoins.
• Les symptômes sont cutanés et digestifs avec choc toujours possible.
• Les fruits les plus souvent cités sont:
  - banane
  - avocat
  - melon
  - châtaigne
  - kiwi
  - figue...
• Inversement, le risque d'allergie au latex est 3 fois plus important pour les individus allergiques à ces fruits par rapport à la population générale: tester systématiquement le latex et rechercher des symptômes antérieurs d'allergie au latex passés inaperçus.