Le problème du diagnostic de maltraitance à enfant est d'y penser car il n'y a que très peu de signes spécifiques.
Il s'agit d'une pathologie socio-psycho-médicale et il faut savoir l'évoquer au même titre que n'importe quelle autre pathologie.
Se rappeler qu'il s'agit d'une situation malheureusement fréquente (80 000 enfants mineurs recensés annuellement en France)
L'enfant maltraité est un enfant victime :
- de violences physiques (syndrome des enfants battus ou syndrome de Silverman);
- d'actes de cruauté mentale: exposition répétée à des situations dont l'impact émotionnel dépasse ses capacités d'intégration psychologique (humiliations, menaces verbales répétées, marginalisation, dévalorisation systématique, exigences excessives ou disproportionnées à l'âge de l'enfant, consignes éducatives contradictoires ou impossibles à respecter);
- de négligences lourdes (exemple dénutrition ou hypotrophie staturo-pondérale) ayant des conséquences graves sur son développement physique et psychologique
- d'abus sexuels [Cf fiche Abus et agression sexuelle]
Mais il faut également repérer l'enfant en risque de maltraitance dans un but de prévention primaire :
- c'est celui qui connait des conditions d'existence qui risquent de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, mais qui n'est pas pour autant maltraité.
Le diagnostic de maltraitance doit être évoqué chez tout enfant devant des hématomes ou ecchymoses d'âges différents, de localisation inhabituelle (fesses, région génitale, joues, cuisses, thorax, cou), des plaies diverses, des brûlures, des lésions muqueuses buccale et nasale, des plaques de cheveux arrachés (très évocateurs) : bref toutes lésions traumatiques pour lesquelles il existe une inadéquation entre les lésions et les explications ou l'absence d'explication.
Derrière des troubles somatiques d'adolescentes (troubles fonctionnels digestifs, douleurs pelviennes chroniques, constipation, troubles mictionnels de type hyperactivité vésicale) existe un doute clinique et doit amener à poser des questions.
Chez l'enfant, en l'absence de signes physiques externes, toute modification comportementale récente, dégradation des résultats scolaires, perturbation des comportements alimentaires, peur de rester seul, peur des hommes sont des signes de suspicion de maltraitance.